Notre fils part au camp Baladin dans deux jours. Jusqu’à présent, il s’est plutôt montré enthousiaste par le projet. Mais voilà, à l’heure du coucher, il me demande un talkie walkie pour me parler pendant le camp. Il m’explique que cela va être difficile de ne pas nous voir pendant plusieurs jours. Comment l’aider à passer le cap ?
Pourquoi est-ce difficile de se séparer ?
Lorsqu’il était bébé votre enfant a appris qu’il pouvait traverser les moments de stress auprès de son Papa ou sa Maman. Lorsqu’il pleure ou qu’il a peur, il a confiance en l’idée qu’ils comprendront sa difficulté, l’accompagneront, lui répondront. C’est ce qui fait du parent, une personne tout à fait unique pour l’enfant. Il peut partir explorer de nouvelles situations seulement s’il a la certitude qu’il pourra être rassuré en cas de difficulté. Cet attachement, qui lui apporte confiance en lui et l’autorise à aller explorer le monde, est littéralement fondamental : certains bébés se laissent dépérir s’ils n’ont pas créé ce lien particulier. Il ne peut relever de défi s’il n’a pu installer cette sécurité interne de base. Se séparer, cela signifie que le parent ne sera pas disponible physiquement en situation délicate, l’enfant devra puiser dans ses ressources pour trouver d’autres stratégies.
Pistes pour lui apprendre à se séparer …
Piste 1. Reconnaître ce que vit l’enfant et noter qu’il s’agit d’un défi à surmonter
Sans entrer dans une dramatisation, l’enfant se sentira davantage soutenu s’il se sent compris.
Piste 2. Rendre l’incertitude moins incertaine
Que faites-vous lorsque vous devez aborder une situation que vous n’avez encore jamais vécu ? Probablement rassemblez-vous un maximum d’informations pour vous faire une idée de la situation. En en connaissant davantage, cela diminue votre stress. Il en va de même avec nos enfants. Vous pourrez :
- Accompagnez-le dans la découverte du camp et dans l’organisation de ses bagages;
- Regardez des photos disponibles sur le site Internet du camp;
- Discutez de ses préférences d’activités et des opportunités d’activités;
- Parlez-lui de vos propres souvenirs d’expériences similaires avec enthousiasme ;`
- Parlez-lui des défis qui l’attendent et exprimez votre fierté de le voir s’engager dans cette expérience.
Piste 3 : Renforcer sa sécurité intérieure
Au fil des jours précédents, évoquez ces réussites : l’enfant a déjà délogé, a déjà pu s’organiser seul dans une série de situation. Ces rappels lui montre qu’il a des ressources.
Le moment des bagages est tout à fait important. N’oubliez pas que c’est son projet, ne faites pas ses bagages à sa place. Ses bagages sont, pour lui, le lien qui l’unit à la maison! Réaliser les bagages avec l’enfant lui montrera qu’il peut les gérer. Prenez connaissance de la liste des effets personnels fournie par le camp. Il est important qu’il choisisse des vêtements et objets qu’il apprécie et qui lui permettront de se sentir rassuré et confortable (son pyjama préféré, etc.).
Puisque c’est la disponibilité du parent qui crée le sentiment de sécurité, glisser dans le sac des indices qui montrent que, même si vous ne vous voyez pas, vous le garder à l’esprit, vous pensez à lui régulièrement (un petit mot, quelques bonbons, …). Vous pouvez aussi mettre des objets qui vous rendront présents durant le séjour (photos, foulard, …). Chez les plus jeunes, il serait judicieux de prendre son doudou ou nounours préféré comme « objet transitionnel ». Ce dernier, selon le terme employé par Donald W. Winnicott, est un objet choisi par l’enfant, qui l’apaise, le réconforte, le calme.
Piste 4 : Anticiper le « retour du guerrier » !
Afin de mieux percevoir l’étandue du défi, il peut être réconfortant de parler du jour du retour. Cela donne des contours au défi à relever. « C’est Papa qui viendra te chercher. Et ensuite, nous ferons telle chose. Quelle serait le menu qui te ferait plaisir à ton retour ? »
Vivre le moment de la séparation
Le moment de la séparation ne doit pas être tiré en longueur. Vous soutiendrez son sentiment de sécurité si vous lui montrer que vous le confiez à quelqu’un en qui vous avez confiance. L’enfant apprend qu’en votre absence un autre adulte a pour mission de le protéger.
Vous veillerez à ce qu’il ait pris ses repères dans ce nouvel endroit en faisant une visite du camp si cela est permis. Pour les plus jeunes, vérifiez avec lui qu’il est à l’aise aux toilettes et qu’il a compris où se trouvent les différents lieux de vie.
Restez Zen, c’est ce qui l’aidera le plus
Peut-être, appréhendez-vous cette séparation ? Quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit en pensant à celle-ci ? Comment avez-vous vécu en tant qu’enfant les camps de vacances et la vie en groupe ? Est-ce que cela suscite des appréhensions ou bien de bons souvenirs ? Toutefois, votre histoire n’est pas celle de votre enfant… Restez détendus et confiants : plus votre enfant vous sentira serein, meilleure sera son expérience. Par votre attitude, montrez lui que vous avez confiance en ses capacités à traverser cette étape peut-être difficile. Regardez le fièrement dans cette nouvelle étape vers son autonomie.
Et, chez vous, quels ont été les bons plans qui ont aidé votre enfant à partir en séjour ?
Lorsque vous étiez enfant, quelle démarche vous aidait le mieux lors de la séparation ?